Publié le 9 juillet 2023 Mis à jour le 3 novembre 2023
le 10 juillet 2023

Toutes nos félicitations à Déborah Guillotin-Thyarion, classée 7e du top 10 des femmes business angels publié par le magazine Challenges, en partenariat avec Angelsquare, et parmi les 40 femmes distinguées par Forbes France. L'équipe pédagogique de l'UFR des Langues est fière de son parcours, Déborah y ayant effectué ses études, de la 1re année de licence à l'obtention de son master Commerce international, langues appliquées (CILA) en 2017 et au sein duquel elle intervient.

À 33 ans, Déborah Guillotin-Thyarion est directrice générale du centre de formation en anglais MyES My English School, un poste qu'on appelle plus fréquemment dans son secteur CEO (chief executif officer). Elle est aussi la mère de Sacha, « l'amour de sa vie ». Femme dynamique et inspirante, elle a accepté de revenir sur son incroyable parcours, de partager son expérience ainsi que sa vision de l'enseignement, à l'occasion de la parution de ces deux classements.
 
Portrait

Déborah Guillotin-Thyarion a effectué l'ensemble de ses études supérieures dans notre Université, de la 1re année de licence Langues étrangères appliquées au master Commerce international, langues appliquées (CILA) qu'elle a obtenu en 2017. Elle considère que l’Université lui a apporté l’autonomie, un esprit d’analyse mais surtout la rigueur.

Ce qui distingue les diplômé.es de l'Université
D. G.-T. : « Nous sommes dans un pays où il est possible d’étudier dans des universités publiques de grande qualité. Dans le monde du travail mon diplôme n’a jamais été un frein, bien au contraire. L’Université a su s'y faire une place et une renommée. Les étudiant.es issu.es des universités sont bien plus autonomes, plus efficaces et font preuve de débrouillardise. Au cours de ma carrière, j'ai pu constater que les personnes que j’ai embauchées et qui venaient d’écoles de commerce n'avaient finalement pas le bon profil. Elles ne répondaient pas à mes attentes : manque d'autonomie dans la majorité des cas, voire aucun esprit critique et d’analyse. »
Ce qui l'a le plus marquée dans ses études
D. G.-T. : « Je retiens la qualité de l’enseignement de formateur/trices comme Matilde Alonso, Sylvain Farge (dans l'établissement jusqu'en 2022) et Teresa Cooper (intervenante au sein du master jusqu'en 2018)… qui sont des pontes dans leur domaine. Ce sont des personnes qui m’ont inspirées et m’inspirent encore tous les jours. Ce sont elles qui assurent la qualité de l'Université et plus généralement de l'enseignement public. Elles contribuent à sa renommée et à son attractivité. Je tiens à saluer leur implication auprès de leurs étudiant.es et leurs libertés pédagogiques. Je souhaite les remercier, car sans elles, une personne comme moi n’aurait jamais pu voir le jour ! »

Depuis bientôt 6 ans, Déborah Guillotin-Thyarion intervient au sein du master CILA pour transmettre ses compétences aux étudiant.es. Elle les accompagne plus particulièrement au sujet du digital : l'optimisation pour les moteurs de recherche (search engine optimization - SEO), le référencement payant et les campagnes d'acquisition (search engine advertising - SEA), la création de site web, mais aussi sur la partie vente et négociation. 

Ce qu'elle a apporté au master
D. G.-T. : « J'ai souhaité que le master s’adapte encore davantage au monde du travail et à son évolution. C’est pourquoi avec Matilde Alonso, responsable du diplôme, nous avons retravaillé la maquette du master CILA qui s'intitule désormais "master CILA digital". Le but est que  mon expérience profite au master afin qu’il reste compétitif. Plus de la moitié de nos étudiant.es travaillant dans le digital à l'issue de leur formation, il était nécessaire d'adapter le master. Le digital est un domaine que j’apprécie particulièrement pour y avoir travaillé avant de racheter ma société. C’est le futur et notre Master CILA forme nos étudiant.es à la réussite dans ce domaine.
Compte tenu de mon agenda, et dans un souci de préserver la grande qualité pour ce master, l’année 2023/2024 sera certainement ma dernière en tant qu'intervenante à l’Université. Je garderai un souvenir incroyable de mes années universitaires, tant en tant qu’étudiante que formatrice. »
Ce qu'elle peut nous dire de son insertion professionnelle et de carrière
D. G.-T. : « En même temps que mes études à l’Université, je travaillais pour la société EF. En 3e année de licence et master, ma vie se partageait entre la France du lundi au jeudi et l’Espagne du jeudi au dimanche, car mon travail pour EF nécessitait ma présence sur les deux marchés. C’était une belle expérience, sachant que le Master CILA requiert de parler une deuxième langue. Je pouvais ainsi pratiquer toutes les semaines ma LV2. La capacité d’organisation que j’ai acquise grâce à l’Université m’a permis de réussir à combiner mes études et mon travail. J'ai pu bénéficier d'aménagements avec un emploi du temps presque "sur-mesure" et l'équipe pédagogique s'est montrée très compréhensive. 
Une fois mon diplôme en poche, je suis devenue Team Leader Sales dans une startup du digital spécialisée dans le référencement Google. Même si à l'époque le master n'était pas orienté sur ce domaine, j’avais développé grâce à mes études un esprit d’analyse. Par exemple, les cours de Sylvain Farge m’ont appris à devenir un "caméléon". L'esprit d'analyse va de pair avec la capacité à s’adapter à toute situation.
J’ai ensuite été débauchée par la société MyES qui ouvrait son premier centre à l’international, en tant que Directrice du centre de Lyon, rôle que j’ai tenu pendant 2 ans jusqu’à la crise sanitaire. En plein pendant la pandémie, j’ai proposé au fondateur de racheter la marque pour le marché français et de la développer. Malgré les incertitudes liées à ce contexte si particulier qui ne prêtait guère à l'optimisme, j’ai décidé de prendre ce risque. Je souhaitais sauver des emplois et me prouver que j’étais capable…  Cette force de la nature, je la dois en partie à Teresa Cooper et Matilde Alonso. Elles ont cru en moi et m’ont surtout montré qu'il était possible d'être une femme et être "successful" dans le monde professionnel. Aujourd’hui, en moins de deux ans, nous avons deux centres en propre, et déjà deux franchisés ! Et nous avons bien sûr dépassé de loin le million de chiffre d'affaire. »

Cet été, Déborah Guillotin-Thyarion figurent dans deux classements importants dans son domaine d'activité :
- le top 10 des femmes business angels, étude annuelle réalisée par la société Angelsquare en collaboration avec la revue Challenges, qui met à l’honneur les Business Angels* les plus dynamiques et qui font preuve d'influence dans l’écosystème français des startups ;
- les 40 femmes qui ont marqué l'année, selon le magazine Forbes France, dans des domaines variés tels que les sciences, les sports, les arts, l’entrepreneuriat, la politique ou encore les médias.

* Comme indiqué sur le site du ministère de l'économie, business angel désigne une personne qui vient en aide aux nouvelles entreprises pour leurs besoins de financement et de développement, ces "investisseur/euses providentiel.les" comme on les appelle aussi, souhaitent faire bénéficier d’autres entrepreneur/euses de leur expérience.
Ce que représente ce type de classements
D. G.-T. : « Dans le cadre de Forbes, le CEO a lancé un appel à son réseau sur LinkedIn… le but était de lui indiquer quelles femmes étaient influentes et inspirantes pour ses lecteur/trices. J’ai été nommée par pas moins de 30 personnes en moins de 10 minutes, dont Virginie Delalande qui avait elle-même été en couverture de Forbes pour la même raison en 2022. C'est ce qui a suscité l'intérêt de Forbes pour mon profil. Parmi le jury, il y avait notamment Marc Simoncini, reconnu dans le monde de l’entrepreneuriat et surtout des business angels. Quelle fierté qu’il puisse connaître mon nom aujourd’hui !
Cette mise en lumière est fantastique pour ma carrière. Elle me permet de développer des relations et le réseau, c'est ce qui fait la différence dans mon domaine. Je reçois de nouvelles sollicitations : invitations sur des plateaux TV pour des entretiens, mais aussi des propositions pour participer à des émissions TV telles que "Invest in the dark" où j'occuperai l'un des sièges d'investisseur/euses et dont le tournage est prévu en septembre, ou encore "Entrepreneur academy", prévue en octobre… 
Ce coup de projecteur me permet aussi de créer des partenariats avec de grandes stars internationale comme une certaine… Taylor Swift… qui prévoit une tournée en France en 2024 et qui pourrait bien choisir MyES pour faire une surprise à ses fans français.es… Stay tuned ! nous y travaillons durement. »
Ce qu'elle conseille à nos étudiant.es
D. G.-T. : « Croyez en votre destin, si vous voulez quelque chose, rien n’est impossible ! Il est important aussi de travailler dur, pour vous mais aussi pour les autres, d'être compétitif/ve mais sans être individualiste. Nous avons la chance en France de bénéficier du service public, accessible au plus grand nombre, un système solidaire et de grande qualité. N'oubliez pas qu’il est possible d’avoir un diplôme universitaire en poche et de construire une carrière impressionnante… J’ai confiance en vous pour ça ! »
Quelques mots de Matilde Alonso, responsable du master CILA
Professeure d'économie espagnole et latino-américaine à l'UFR des Langues et chercheure à Passages Arts & littératures (XX-XXI), Matilde Alonso est responsable du master CILA. Elle a fait la connaissance de Déborah Guillotin-Thyarion dès sa première année à l'Université. Elle a ainsi pu suivre sa progression, avec fierté, et définit celle qui fut son étudiante et désormais sa collègue comme intelligente et brillante. Elle souligne sa capacité à écouter mais aussi à résoudre des problèmes, ainsi que sa fidélité et sa forte humanité.
« En tant qu'étudiante, elle a toujours été attentive et réceptive. À la fin d'un cours, elle en sait plus que toi, car elle pose des questions et réfléchit. Elle a parcouru la BU à la recherche d'informations et de réponses. Le master CILA était sa vocation. C'est là qu'elle voulait se former. Une fois de plus, elle se distingue par son leadership, capable d'analyser les cas proposés avec beaucoup de motivation et de professionnalisme. Elle n'hésite jamais à demander conseil et des retours à l'équipe pédagogique. Elle interprète et applique les connaissances et les conseils.
Une fois dans le monde professionnel, elle progresse rapidement. Elle a commencé à enseigner au master CILA, dispensant des matières à forte composante numérique. Elle est toujours volontaire très engagée, s'intéressant à la formation des nouvelles promotions. Elle ne manque jamais de répondre présente lorsqu'il est demandé de participer à la vie du master. Même très occupée par son travail et son entreprise, malgré l'ampleur de ses tâches, son investissement à la Faculté ne faiblit pas. Elle fait partie des jurys, participe à la préparation de la nouvelle accréditation du master CILA... elle est toujours prête à répondre aux étudiant.es, son entreprise est la première à prendre des stagiaires et des alternant.es... »

Questionnaire
de Proust

Déborah Guillotin-Thyarion s'est prêtée avec plaisir à notre version du questionnaire de Proust.

Quelle est la ville où vous aimeriez vivre ?
D. G.-T. : La ville de mon cœur, Madrid. 

Quel est votre film culte ?
D. G.-T. : 
Les quatre filles du docteur March, l'adaptation par Gillian Armstrong (1995). 

Si vous n'étiez pas devenue entrepreneuse, qu'auriez-vous aimé faire ?
D. G.-T. : 
Aider des startups dans leur développement ! Ce qui me plaît c’est d’être présente au début et insuffler la force nécessaire pour faire décoller le projet. 

Quel est votre mot favori ?
D. G.-T. : 
Altruisme. 

Qu'est-ce qui vous fait peur ?
D. G.-T. : Le noir… 

Quel est le don que vous aimeriez posséder ?
D. G.-T. : 
Le don de convaincre des gens / entreprises à redonner une partie de leur richesse à des associations comme l’association A.Ma.N.D de Marguerite Garcia (une femme incroyable).

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
D. G.-T. :
 Les liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos.

Que vous reproche-t-on souvent ?
D. G.-T. : 
De travailler trop, de m’épuiser et d’être une femme dur qui ne fait pas de concessions.

Qu'est-ce qui vous fait rire ?
D. G.-T. :
 Ma femme. 

Que détestez-vous ?
D. G.-T. :
 La fainéantise 

Quelle est votre devise ?
D. G.-T. : 
Remettre l’Humain au centre des projets. 

Quel est le moment de la journée que vous préférez ?
D. G.-T. : 
Le soir, je suis plus productive.

Avez-vous un modèle (scientifique, essayiste, artiste, entrepreneur.e ou autre…) ou une personne qui vous inspire ?
D. G.-T. :
 Ma soeur. Une force de la nature… Qui a 18 ans déciderait d’arrêter ses études pour élever ses quatre frères et sœurs ? J’ai perdu ma maman à 9 ans, et paradoxalement j'ai connu l’amour d’une mère à mes 9 ans mais de la part d’une sœur de 18 ans. Elle a refusé de me voir partir dans des foyers et a pris trois boulots pour subvenir à tous mes besoins et me payer mes études. Je n’idolâtrerai jamais personne d’autre comme elle. Encore aujourd’hui elle est ma boussole, mon modèle, la raison de ma réussite, je l’aime. 

Focus sur 
le master CILA

Créé en 1993, le master Commerce international, langues appliquées (CILA) forme sur le terrain et à l’Université des spécialistes trilingues du commerce et marketing international. Depuis quelques années, il offre une forte dimension digitale et une bonne compréhension des enjeux à venir dans le monde du travail de demain. C'est une formation pluridisciplinaire à orientation professionnelle.
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